Rencontre avec Frédéric Leturque

Comment s’est porté le secteur du tourisme cet été dans la région ? L’économie touristique régionale a-t-elle résisté à la crise ?

La mise en place de protocoles sanitaires, l’interrogation sur les possibilités de mobilités de la clientèle française et internationale, l’inconnu quant à l’évolution du COVID, laissaient craindre un été catastrophique pour le tourisme en Hauts-de-France. Mais à l’heure du bilan, les professionnels du tourisme étaient plutôt satisfaits de la fréquentation de juillet et août. Pour preuve, ils ont été 56% à dresser un bilan satisfaisant. Certes, ils étaient 77% en 2019, mais cette année était une année record pour le tourisme en région (pour rappel, +7% de nuitées dans les hébergements touristiques entre mai et septembre contre « seulement » +1% sur l’ensemble de la France).

Quelles ont été les tendances durant la période estivale ?

Les réservations de dernière minute n’ont jamais été aussi importantes et cette année, les touristes français ont été au rendez-vous et ont massivement répondu présents notamment sur le littoral. Nombreux ont été les touristes à la recherche de grands espaces, de liberté, en quête d’oxygénation, loin des concentrations urbaines. La crise sanitaire que nous traversons a accéléré la mutation du tourisme : saturation du tourisme de masse, rejet de ses conséquences sur la planète, rejet d’un exotisme superficiel. La tendance est à la proximité, au terroir, au ralentissement, à la quête de soi, aux rencontres vraies et sincères et aux échanges. Le triptyque santé/bien-être/écologie s’impose comme une attente de plus en plus forte et cette mutation est particulièrement favorable à la région Hauts-de-France. Un territoire qui cultive l’art de se préoccuper du bien-être de ses visiteurs est naturellement attractif, d’autant plus s’il apporte régulièrement des propositions et des preuves concrètes. L’envie de voyager sera toujours là et les parenthèses de ressourcement plus que jamais nécessaires, mais les besoins auront changé. Nous devons rester en prise avec les attentes clients et réactifs : continuer à faire évoluer nos offres. Et faire rayonner les valeurs des Hauts-de-France que nous partageons.

Auriez-vous quelques chiffres significatifs à nous communiquer ?

Le tourisme en Hauts-de-France représentait jusqu’au drame de la pandémie de la COVID-19, une activité en croissance au cœur de l’attractivité du territoire : 70 000 emplois, 6,2 milliards de consommation touristique – soit 4% du PIB régional – 24 millions de visiteurs recensés sur plus de 900 sites culturels et de loisirs, 7,6 millions d’arrivées et 14,9 millions de nuitées.
En 2020, une campagne de relance a été enclenchée dès le déconfinement, avec les territoires, pour faire (re)découvrir les atouts de notre région à ses habitants et aux visiteurs de proximité.
Avec un collectif de 65 offices de tourisme engagés, plus de 30 vidéos ont été réalisées et diffusées sur le digital. La plateforme de réservation de séjours week-end Esprit Hauts-de-France a enregistré + 87% de ventes cet été (1 million d’euros de chiffres d’affaires sur la période estivale) malgré la crise sanitaire. Elle regroupe plus de 200 offres personnalisées qui répondent à nos cibles principales : escapades romantiques, séjours en famille, en quête de ressourcement et de dépaysement.