Par définition un tiers-lieu est donc un espace de vie mis à disposition des habitants de son territoire. Le projet d’un tiers-lieu évolue souvent en fonction des publics qui le façonnent selon leurs besoins. Ce peut être un lieu culturel, un café, un espace de coworking, un espace de médiation, un atelier partagé ou encore un fablab*.
*Atelier ouvert à tous et dédié à la conception et à la fabrication d’objets à l’aide d’outils spécifiques.
Un tiers-lieu c’est un endroit qui n’est ni le domicile,
ni le lieu de travail, où les gens se retrouvent pour mener une action
Florent Iosnescu,
Directeur du Clockwork Coworking Café
et Délégué Régional Hauts de France du Synaphe
Pourquoi créer un syndicat des coworking ?
Il y a beaucoup de domaines pour lesquels on ne rentre dans aucune case. Nous sommes stockés un peu n’importe où. Au sein de Coworking France* on a ressenti le besoin de se structurer pour parler des sujets types : conventions collectives, code APE et obligations réglementaires. C’est pour cela que nous avons identifié le SYNAPHE – Syndicat professionnel de l’hébergement d’entreprise, candidat historique des centres d’affaires, des domiciliataires, ou encore des hôtels d’entreprise. On s’est rendu compte que de plus en plus de coworking font de la domiciliation. Les activités ont tendance à converger et il y avait une pertinence à rapprocher les deux univers et à se raccrocher à ce syndicat là pour gagner en représentativité.
*Coworking France : annuaire des coworking en France
Quelles problématiques rencontrez-vous en tant que syndicat de coworking ?
Derrière le mot tiers-lieu on cache des projets publics ou parapublics avec une vocation plutôt culturelle et sociale. Cependant, un tiers-lieu c’est avant tout un endroit qui n’est ni le domicile, ni le lieu de travail, où les gens se retrouvent pour mener une action. D’où le rapprochement entre coworking France et le SYNAPHE qui est un syndicat professionnel qui vise à représenter les intérêts des acteurs privés du coworking et qui ne s’intéresse pas seulement aux associations ou aux cafés.
Et en tant que tiers-lieu, à quelles difficultés doit-on faire face ?
À titre d’exemple, dans certains tiers-lieux, des bénéficiaires prêts à donner un coup de main sont rémunérés en nature en échange d’une prise en charge de leur abonnement.
Alors comment gérer ce genre de situation en comptabilité ? Faut-il faire une facture d’échange ? L’entreprise risque-t-elle d’être accusée de faire de l’emploi déguisé ? Ce sont des choses sur lesquelles il serait nécessaire d’avoir un point de vue juridique de la part de l’expert-comptable.
Id tiss, c’est le pari qu’ont fait Loïc Baert et Martin Breuvart, codirigeants de Lemahieu, et Sigrid Lucas, porteuse de projet. Ils reviennent sur leurs ambitions et la raison d’être du tiers-lieu.
Pourquoi avez-vous décidé de lancer un tiers-lieu ?
LB : Notre objectif chez Lemahieu, c’est de produire les sous-vêtements les plus propres au monde. Cela sous-entend de mener une stratégie socialement juste, environnementalement bonne et économiquement viable. La création de notre tiers-lieu permet de répondre à toutes ces injonctions.
En tant que lieu de transmission des savoir-faire, le tiers-lieu a un impact sur le territoire. C’est un espace de rencontre entre le monde de l’entreprise et du civil, qui permet des échanges entre des salariés et des habitants grâce à des ateliers, un espace convivial café et événementiel. La création du tiers-lieu rend possible le développement de l’emploi local et fait naître des vocations.
Au regard de l’environnement, l’enjeu est de redonner de la vie à des chutes de production, de réhabiliter d’anciennes machines en optimisant l’utilisation des locaux via des ateliers de réparation et de customisation mais aussi un fablab qui donne accès à des machines.
En tant que porteuse de projet, quels sont vos besoins en termes juridiques et financiers ?
SL : Nous ne sommes pas issus du monde économique ou entrepreneurial. Ce qui est important pour moi, c’est d’avoir une véritable relation de partenaire avec l’expert-comptable avec qui je travaille. Qu’il veuille apporter des solutions aux problèmes que pose l’hybridité de notre condition.
Dans quelle mesure selon vous, les Hauts-de-France sont-ils favorables à l’installation de tiers lieux ?
SL : Pour notre tiers-lieu textile, les Hauts-de-France sont une région favorable en raison de son patrimoine très fort. Pour les tiers-lieux en général, je pense que nous vivons dans une région très sociable qui se prête absolument aux tiers-lieux, pour moi, ce sont des “maisons communes”.
10, rue de Tenremonde – 59000 Lille
03 20 15 80 80