La transformation numérique – 2. L’accompagnement du Conseil régional de l’Ordre

L'accompagnement du Conseil régional de l’Ordre

La profession est en pleine mutation. Le rôle de la commission Innovation & Performance numérique du Conseil régional de l’Ordre doit permettre à chaque professionnel de réussir sa transition numérique. A l’aube de l’avènement de la facture électronique, il est indispensable et urgent de revoir le fonctionnement des cabinets afin de saisir l’opportunité d’une telle mutation de nos pratiques professionnelles.

Les conseils des élus de la commission Innovation & performance numérique

pour une transition numérique réussie

Christelle GAGER & Karim KARKOUR

La venue du numérique au sein de nos cabinets d’expertise représente une véritable opportunité pour l’expert-comptable qui va pouvoir ainsi retrouver toute sa place auprès du chef d’entreprise par l’utilisation de la DATA de plus en plus abondante. Apprivoiser la DATA et son exploitation passe cependant par une stratégie de conduite du changement, un management des compétences et une industrialisation des différents processus de nos cabinets.

Avec l’avènement du numérique, nos cabinets doivent se doter des outils les plus performants et les mieux adaptés pour digitaliser nos process de production et accompagner nos clients dans leur transformation numérique. Dans ce cadre, notre commission participe activement pour promouvoir le projet numérique porté par notre conseil Supérieur et lancé par France Numérique et Bpifrance (facture électronique, transformation digitale des TPE/PME, etc.) Il s’agit là d’une opportunité à saisir pour les cabinets de notre région et ainsi entrer dans l’ère de la DATA.

RGPD : et si…

Eric FLAMENCOURT, expert-comptable & membre de la commission Innovation & Performance numérique du Conseil régional de l’Ordre

En 2018, le RGPD – Règlement Général sur la Protection des Données, entre en application sous la tutelle de la CNIL. Souvent considéré comme une obligation administrative demandant aux entreprises d’inventorier les flux contenants des données personnelles, de mettre à jour ses pratiques d’accès et de droits d’utilisation, le RGPD est pourtant le premier texte important parlant directement de la sécurité des données de l’entreprise, certes par l’axe des données personnelles mais c’est un début. Notre environnement devient numérique et l’intégralité des flux que nous gérons est soit complètement dématérialisé soit en cours de l’être. Les données (personnelles et autres) sont au cœur de notre production et nous devons nous préoccuper de leur sécurité avant d’être victime d’une cyberattaque. Profitons de mettre en place le RGPD dans nos cabinets en élargissant le spectre à toutes les données traitées et affichons clairement notre volonté de protection des données de nos clients.

L'INTERVIEW

Transition numérique et formation, quelles aides peut nous apporter notre OPCO ATLAS ?

Entretien avec François INFANTES, Délégué régional ATLAS Hauts-de-France Normandie

En tant qu’opérateur de compétence de la profession, ATLAS est le partenaire formation privilégié des experts-comptables et des commissaires aux comptes.

Quels dispositifs met-il à leur disposition en matière d’aide à la transition numérique ? 

La transformation numérique de l’économie touche en effet beaucoup de secteurs d’activités, y compris celui de l’expertise comptable et commissariat aux comptes. L’OPCO ATLAS peut intervenir à différentes étapes. Tout d’abord en proposant aux cabinets qui le souhaitent de bénéficier d’un diagnostic de maturité sur le sujet. Cela prend la forme d’un accompagnement par un conseil externe. D’une durée de 4 jours avec pour objectif l’évaluation de la maturité digitale et la mise en place d’une stratégie de transformation intégrant la montée en compétences des salariés. La prise en charge peut aller jusqu’à 80% du coût du conseil. Toutes les informations sont disponibles sur le site opco-atlas.fr.

Le second niveau porte sur les actions de formations destinées aux salariés de vos cabinets. Il s’agit de financements des coûts pédagogiques à des hauteurs très significatives. Plusieurs dispositifs existent, en voici une synthèse :

  • L’enveloppe Mutualisée plan de développement des compétences : pour des actions courtes et ciblées
  • La subvention régionale MUTECO octroyée par la DREETS Hauts-de-France : pour accompagner le projet plus global de l’entreprise avec une prise en charge à hauteur de 50% maximum des coûts pédagogiques engagés
  • Un financement Etat grâce au FNE – Fonds National pour l’Emploi : pour les entreprises et les projets éligibles, la prise en charge peut aller jusqu’à 100% du coût pédagogique sous réserve des fonds disponibles

Bien entendu, nous intervenons uniquement sur la formation et non sur l’achat d’un éventuel logiciel en lui-même, ni son paramétrage technique et l’ensemble de nos dispositifs sont soumis à conditions.

Chaque entreprise adhérente à l’OPCO ATLAS peut approfondir le sujet avec son conseiller dédié, il saura vous guider au mieux pour vérifier votre éligibilité et vous guider sur le dispositif le plus approprié à vos besoins. Vous pouvez nous contacter par mail à antennelil@opco-atlas.fr.

Pouvez-vous nous donner des exemples de parcours éligibles ? Quels types de demande ont jusque-là été financés ?

À titre d’exemple, un cabinet accusant un ralentissement d’activité a décidé de changer de progiciel de gestion. L’ensemble du personnel nécessitait d’être formé dans un délai très court, et chaque salarié sur un parcours d’au moins 21 heures de formation. Une demande de subvention FNE a été déposée et le financement de l’ensemble du projet a été obtenu. Le cabinet investissant le coût de logiciel ainsi que le temps consacré à la formation, le FNE prenant en charge les coûts pédagogiques afférents.

La profession a-t-elle fait beaucoup de demandes de prise en charge ?

MUTECO est récent, puisque lancé en octobre 2021, à ce jour un seul cabinet l’a mobilisé sur la région Hauts-de-France. Au niveau du FNE, les cabinets sont encore peu consommateurs de ce dispositif, qui était réservé jusqu’en septembre 2021 aux entreprises en difficultés. Depuis lors, les critères d’éligibilité ont été élargis et permettent à un plus grand nombre d’y avoir recours. Les cabinets qui changent en profondeur leur fonctionnement en passant à la digitalisation peuvent entrer dans la catégorie « mutation » proposée par l’Etat.
C’est une opportunité à explorer pour la profession d’autant plus que ces aides ne sont ni infinies ni éternelles. Il s’agit de fonds publics accompagnant le plan de relance post Covid-19.

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1. La facture électronique
2. > L’accompagnement du Conseil régional de l’Ordre
3. Les politiques numériques régionales