La revue Conseils & Perspectives donne la parole dans chaque numéro aux partenaires du Conseil régional de l’Ordre, les acteurs locaux et régionaux qui œuvrent pour la relance économique.
Nouvelle rencontre avec Kathie WERQUIN-WATTEBLED et premier entretien avec Philippe HOURDAIN.
Kathie WERQUIN-WATTEBLED,
Directeur régional de la Banque de France pour les Hauts-de-France
Rappelez-nous quel rôle la banque de France joue dans l’économie régionale et comment elle intervient auprès des entreprises ?
Le cœur de métier de la Banque de France est la mise en œuvre de la politique monétaire qui se traduit dans la région par la cotation des entreprises de plus de 750 K€ de chiffre d’affaires (22000 entreprises dans les Hauts-de-France) afin de permettre aux banques de se refinancer auprès de la Banque centrale. Cette dernière joue en outre un rôle déterminant dans l’accompagnement des entreprises dans la région (médiation du crédit, correspondant TPE-PME et accompagnement en sortie de crise).
Comment voyez-vous actuellement la reprise en Hauts-de-France au sortir de la crise ?
La reprise est très soutenue comme au plan national (qui a connu un rebond de plus de 7% du PIB en 2021). Tous les segments sont bien orientés, industrie, service et bâtiment. La consommation des ménages est soutenue notamment par la réserve d’épargne accumulée pendant les périodes de confinement et les entreprises ont retrouvé également une vraie dynamique d’investissement. La problématique aujourd’hui de la plupart des entreprises porte essentiellement sur les difficultés de recrutement pour faire face à la demande très tonique.
Une nouvelle cotation Banque de France voit le jour en 2022, pouvez-vous nous expliquer en quelques mots le modèle qui la sous-tend et quelles sont les conséquences opérationnelles ?
La Nouvelle Echelle de Cotation entrée en vigueur le 8 janvier 2022 permet à la Banque de France d’avoir une cotation plus granulaire, en passant de 8 à 18 crans (hors cotation sur incident de paiement). Les entreprises bénéficieront d’une analyse de la Banque de France plus fine qui tiendra mieux compte de spécificités tant financières qu’extra financières sur la base des éléments qualitatifs et stratégiques. Cette cotation reste réservée aux banques et aux financeurs au sens large. Toute entreprise qui aurait des questions sur sa cotation peut sans problème se rapprocher de la Banque de France pour rencontrer et échanger avec un analyste financier.
Philippe HOURDAIN,
Président de la CCI Hauts-de-France
Engagé de longue date au sein du réseau consulaire et réélu à la Présidence de la CCI Hauts-de-France, qu’est-ce qui vous a motivé à briguer un second mandat ?
La dernière mandature a été celle de tous les défis. Parmi eux, celui de la crise sanitaire a mis en lumière le rôle de notre réseau, qui a cherché à être sans cesse plus innovant, plus agile et plus réactif. Aujourd’hui, face aux mutations toujours plus rapides et profondes de notre économie, les défis demeurent nombreux et mon leitmotiv reste le même : être utile aux entreprises de notre région pour les aider à se transformer, mais aussi favoriser le développement économique de nos territoires, qui possèdent des atouts indéniables. Avec l’ensemble des élus et un réseau de collaborateurs experts, nous allons donc continuer à mener une action de proximité, engagée et ambitieuse sur tous les plans, de la formation à la transmission, en passant par la poursuite d’investissements sur les ports régionaux ou la création de la Cité Internationale de la Logistique.
Quelle est votre vision de la CCI Hauts-de-France et de son rôle auprès des entreprises de notre région ?
La CCI Hauts-de-France se doit d’être dans l’opérationnel et d’agir concrètement pour répondre de manière pragmatique aux besoins des entreprises et les accompagner de la meilleure des manières. Nous proposons un très large panel de dispositifs d’accompagnement, que nous avons à cœur de faire évoluer pour les adapter aux enjeux du moment. Pour cela, le service Etudes de la CCI Hauts-de-France analyse de façon régulière la conjoncture économique. Cela nous permet d’en posséder une photographie très précise, de modifier l’ensemble de nos dispositifs d’accompagnement en fonction des éléments en notre possession et d’apporter la bonne réponse au bon moment. C’est un impératif dans le contexte actuel, et je tiens beaucoup à ce que nous jouions un rôle de facilitateur pour nos entreprises dans un écosystème économique complexe et évolutif.
Quels sont les atouts majeurs de notre région pour rebondir et revenir en pleine forme dans la période post-Covid qui s’ouvre à nous ?
Nous avons la chance de posséder un territoire situé au cœur de l’Europe. C’est une chance, et la CCI prend toute sa part dans le développement des projets internationaux qui permettront de booster l’économie régionale. De plus, nous sommes également la région la plus jeune de France. C’est un facteur d’attractivité important pour les entreprises, qui, malgré un contexte difficile, continuent de fleurir dans notre région. De la structure familiale et centenaire à la start-up en passant par les fleurons de l’économie, nous abritons des entreprises qui allient préservation des savoir-faire, productivité et innovation. Et enfin, face à une crise mondiale que personne n’avait vu venir et à la nécessité de penser le monde d’après, la région Hauts-de-France avait déjà une longueur d’avance. Avec la démarche Rev3, nous avons engagé, dès 2012 avec la Région, une véritable dynamique pour faire des Hauts-de-France le leader de l’économie durable, décarbonnée et connectée. Il reste encore beaucoup à faire, mais je crois en notre région, grande terre d’industrie et d’innovation, pour relever ce défi.
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